statut lmp : guide complet et simulateur

Stéphane

octobre 1, 2025

L’essentiel à retenir : Le statut LMP s’applique aux investisseurs dont les recettes locatives meublées annuelles excèdent 23 000 € et constituent la majorité des revenus professionnels. Ce statut permet d’optimiser la fiscalité en imputant les déficits sur le revenu global, mais il engendre des cotisations sociales. Ce seuil, inchangé, guide le choix stratégique de l’investissement immobilier.

Le statut LMP vous semble complexe à saisir ? Vous vous demandez si vos revenus locatifs dépassent les seuils d’éligibilité ou comment optimiser votre fiscalité ? Ce guide détaillé explique les conditions clés, compare le LMP au statut LMNP, et révèle les leviers fiscaux comme l’amortissement du bien ou les déficits imputables sur vos revenus globaux. Avec notre simulateur personnalisé et des exemples concrets, évaluez votre éligibilité, simulez votre fiscalité à long terme et optimisez vos investissements meublés, tout en contrôlant les obligations sociales et les enjeux réglementaires.

Qu’est-ce que le statut de loueur en meublé professionnel (LMP) ?

Le statut de Loueur en Meublé Professionnel (LMP) concerne les propriétaires louant des biens meublés de manière habituelle. Ce régime, défini à l’article 92 sexies du Code général des impôts, place le propriétaire sous le régime des Bénéfices Industriels et Commerciaux (BIC), avec des obligations fiscales et sociales distinctes.

Pour y accéder, deux conditions cumulatives s’appliquent : un chiffre d’affaires locatif annuel supérieur à 23 000 € TTC et des recettes représentant plus de 50 % des revenus globaux du foyer. En cas de non-respect, le loueur bascule automatiquement en Loueur en Meublé Non Professionnel (en savoir plus sur le LMNP).

Ce statut s’adresse aux investisseurs dont la location meublée est la principale source de revenus. Contrairement au LMNP, il permet de déduire toutes les charges (intérêts d’emprunt, frais de gestion, amortissements) et d’optimiser sa fiscalité via le régime réel. Pour un premier investissement immobilier, il offre des avantages fiscaux notables grâce à l’amortissement du bien et du mobilier, malgré une gestion comptable plus exigeante.

Les démarches s’effectuent via le Guichet Unique (INPI), avec affiliation au régime social des indépendants (SSI) et versement de cotisations sociales (30 à 45 % du bénéfice). Les obligations incluent également la CVAE au-delà de 500 000 € de chiffre d’affaires HT. Les paragraphes suivants détailleront les conditions de passage au LMP, les différences avec le LMNP, la fiscalité applicable, les contraintes sociales, et proposeront un simulateur pour évaluer si ce statut correspond à votre situation.

Quelles sont les conditions pour obtenir le statut LMP ?

Les deux conditions de revenus cumulatives

Le statut de Loueur en Meublé Professionnel (LMP) est attribué si deux conditions strictement cumulatives sont remplies. Ces critères définis par le Code général des impôts (article 151 septies) déterminent si l’activité locative meublée constitue une activité principale au sein du foyer fiscal.

Pour obtenir le statut LMP, le foyer fiscal doit percevoir plus de 23 000 € de recettes locatives annuelles et ces recettes doivent excéder les autres revenus professionnels du foyer.

Le non-respect d’un seul critère classe automatiquement le loueur en Loueur en Meublé Non Professionnel (LMNP), avec des obligations fiscales et sociales différentes. Cette distinction garantit une application claire du cadre juridique.

Condition 1 – Le seuil de recettes locatives

Les recettes annuelles de la location meublée doivent dépasser 23 000 € TTC, incluant loyers et charges refacturées (eau, chauffage, internet, etc.). Ce seuil s’applique aux recettes brutes, sans déduction des charges ou amortissements.

Exemple concret : un bailleur percevant 20 000 € de loyer + 4 000 € de charges atteint les 24 000 € requis. À l’inverse, un revenu locatif de 22 000 € reste insuffisant, même avec charges supplémentaires.

Pour plus d’informations, le site officiel du service public précise les modalités de calcul et les catégories de revenus pris en compte.

Condition 2 – La prépondérance des revenus locatifs

Les recettes locatives doivent être supérieures aux autres revenus d’activité du foyer fiscal. Sont pris en compte :

  • Traitements et salaires
  • Pensions de retraite
  • Bénéfices industriels et commerciaux (BIC) hors location meublée
  • Bénéfices agricoles (BA)
  • Bénéfices non commerciaux (BNC)

Exemple concret : un foyer percevant 24 000 € de loyers + 15 000 € de salaire répond à la condition. À l’inverse, 24 000 € de loyers + 30 000 € de salaire maintient le statut LMNP.

La nature du bien et l’évolution de la réglementation

Le statut LMP s’applique aux locaux d’habitation meublés, équipés pour une occupation normale. Les locations saisonnières sont comprises, à condition d’être exercées de manière régulière et professionnelle.

Une réforme majeure est intervenue en 2018. L’obligation d’inscription au Registre du Commerce et des Sociétés (RCS) a été supprimée par la décision du Conseil constitutionnel du 8 février 2018. Cette évolution, officialisée par la loi de finances 2020, a éliminé une barrière administrative discriminatoire pour les personnes physiques.

Ce changement législatif découle d’une QPC (Question Prioritaire de Constitutionnalité) rejetant la condition du RCS pour des raisons d’inégalité devant les charges publiques. Le statut LMP est désormais accessible à tous les bailleurs répondant aux deux seuls critères de revenus.

LMP ou LMNP : quelles sont les différences fondamentales ?

Le choix entre les statuts LMP et LMNP détermine l’ensemble de vos obligations fiscales et sociales. Si l’une des conditions du LMP n’est pas respectée, vous êtes automatiquement classé Loueur en Meublé Non Professionnel (LMNP), avec des conséquences distinctes sur votre fiscalité, votre gestion patrimoniale et vos charges sociales.

CritèreStatut LMPStatut LMNP
Conditions de revenusRecettes supérieures à 23 000 € et supérieures à 50 % des revenus globauxRecettes inférieures à 23 000 € ou inférieures à 50 % des revenus globaux
Imputation des déficitsSur le revenu global, sans plafond, reportable 6 ansSeulement sur les revenus BIC de même nature, reportable 10 ans
AmortissementDéductible, peut générer un déficit imputable sur le revenu globalDéductible, mais ne peut générer de déficit. Sert uniquement à réduire le bénéfice locatif à zéro
IFI (Impôt sur la Fortune Immobilière)Exonération (bien considéré comme professionnel)Imposition, sauf conditions spécifiques
Régime des plus-valuesRégime professionnel (exonération possible après 5 ans sous conditions)Régime des particuliers (abattement pour durée de détention)
Cotisations socialesAffiliation obligatoire à la SSI (35 à 45 % du résultat)Prélèvements sociaux (17,2 %) sur les revenus locatifs

Le statut LMP présente un avantage fiscal majeur : les déficits, souvent générés par les amortissements, peuvent être imputés sur l’ensemble des revenus du foyer. Cela permet de réduire significativement l’impôt sur le revenu. En revanche, l’affiliation à la SSI impose des cotisations sociales pouvant atteindre 45 % du bénéfice, un coût non négligeable. Les LMNP, bien que soumis à des prélèvements sociaux moindres (17,2 %), ne bénéficient pas de cette imputation.

Une simulation simple peut aider à anticiper votre éligibilité, en prenant en compte vos revenus globaux, le montant des loyers, la structure des charges (intérêts d’emprunt, travaux, amortissements) et vos projets de transmission patrimoniale. L’objectif est d’indiquer si le déficit LMP compensera votre impôt global ou si le régime LMNP, avec prélèvements sociaux réduits, est plus adapté à votre situation.

Les risques du statut LMP incluent des obligations comptables strictes (déclaration d’une liasse fiscale annuelle) et la perte des déficits reportés en cas de basculement vers le LMNP. En revanche, l’exonération d’IFI, réservée aux LMP, constitue un avantage non négligeable pour les investisseurs patrimoniaux. Les LMNP, quant à eux, offrent une flexibilité pour les investisseurs occasionnels, mais limitent les stratégies de défiscalisation à long terme.

La fiscalité et les avantages du statut LMP

Le statut de Loueur en Meublé Professionnel (LMP) s’applique aux revenus locatifs imposés dans la catégorie des Bénéfices Industriels et Commerciaux (BIC). Deux régimes fiscaux sont possibles : le micro-BIC (simplifié) et le régime réel. Ce dernier est préféré dans 85 % des cas, malgré une gestion plus complexe, car il permet des déductions précises.

Régime micro-BIC : simplicité contre rentabilité limitée

Le micro-BIC offre un abattement de 50 % sur les recettes annuelles, mais ne permet pas de déduire les charges réelles. Pour 2024, les seuils sont de 77 700 € pour les meublés non classés et 188 700 € pour les classés. À partir de 2025, ces plafonds baissent à 15 000 € et 77 700 €, avec des abattements réduits (30 % et 50 %). Ce régime est donc moins attractif pour les investissements immobiliers lourds.

Régime réel : optimisation fiscale maximale

Le régime réel autorise la déduction de toutes les charges liées à l’activité. Il inclut :

  • Les intérêts d’emprunt et assurances liées au financement.
  • Les frais d’acquisition (notaire, agence).
  • Les impôts locaux (taxe foncière, CFE).
  • Les charges de copropriété, frais de gestion et assurances.
  • Les dépenses d’entretien et de réparation.
  • L’amortissement du bien et du mobilier.

Ces déductions réduisent significativement la base imposable, souvent à zéro ou en déficit.

Amortissement et déficits reportables

L’amortissement, non lié à une sortie d’argent, crée un déficit fiscal. Ce dernier est imputable sur le revenu global du foyer sans limite, selon l’article du Crédit Agricole. En cas de solde excédentaire, il est reportable sur 6 exercices, facilitant une planification fiscale sur le long terme.

Exonérations et avantages supplémentaires

Les biens LMP sont exonérés d’IFI (Impôt sur la Fortune Immobilière) car considérés comme des actifs professionnels. Concernant les plus-values :

  • Exonération totale après 5 ans d’activité, si les recettes annuelles sont inférieures à 90 000 € HT.
  • Exonération partielle entre 90 000 € et 126 000 € HT.
  • Une détention du bien supérieure à 15 ans entraîne une exemption complète.

Ces avantages renforcent la rentabilité de l’investissement, à condition de respecter les seuils.

Risques et obligations comptables

Le régime réel exige une comptabilité rigoureuse, avec un bilan annuel et des justificatifs détaillés. Les seuils de revenus (23 000 € minimum) peuvent évoluer, rendant le statut fragile en cas de baisse de loyers. Un suivi précis est donc impératif pour maintenir l’éligibilité.

Êtes-vous éligible au statut LMP ? (cas pratique)

Voici un cas pratique pour illustrer les conditions d’éligibilité au statut de Loueur en Meublé Professionnel (LMP). Prenons l’exemple de M. et Mme Martin, un couple analysant leurs revenus :

  • Recettes locatives meublées : 30 000 € TTC ;
  • Salaire de M. Martin : 25 000 € net ;
  • Salaire de Mme Martin : 28 000 € net ;
  • Aucun autre revenu professionnel ou foncier.

Étape 1 : Dépassez-vous le seuil de 23 000 € ?

La première exigence légale impose des recettes locatives supérieures à 23 000 €. Avec 30 000 €, la première condition est remplie. Ce seuil reste fixe, même en cas de création d’activité en cours d’année. Toutefois, notez que les recettes locatives incluent les loyers, charges récupérables, indemnités pour dégâts ou ruptures anticipées de bail, et cautions non restituées.

Étape 2 : Vos loyers sont-ils votre principale ressource ?

Les revenus locatifs doivent dépasser la moitié des revenus professionnels du foyer. Total des salaires des Martin : 25 000 € + 28 000 € = 53 000 €. Comparaison : 30 000 € < 53 000 €. Les loyers ne représentent que 36 % des revenus professionnels. La seconde condition n’est donc pas remplie. Les revenus professionnels incluent les salaires, pensions, BIC, BA, BNC et revenus des gérants associés, mais excluent les revenus fonciers ou mobiliers (dividendes, intérêts).

Résultat : LMP ou LMNP ?

Les Martin remplissent une condition sur deux. Ils seront classés LMNP (Loueur en Meublé Non Professionnel), ce qui implique que les déficits locatifs en LMNP ne peuvent être imputés que sur les futurs revenus locatifs, contrairement au LMP où ils peuvent être déduits de l’ensemble des revenus du foyer.

Avantages et inconvénients du LMP vs. LMNP

En devenant LMP, les Martin auraient bénéficié de deux avantages majeurs :

  • Fiscalité avantageuse : Choix entre le régime micro-BIC (abattement de 50 % sur les recettes) ou le régime réel (déduction des charges réelles, dont les amortissements immobiliers et mobiliers, les intérêts d’emprunt, et les frais de gestion) ;
  • Imputation des déficits : Les déficits locatifs peuvent être imputés sur tous les revenus du foyer, et non seulement sur des revenus locatifs futurs.

Cependant, le LMP implique des obligations sociales plus lourdes : affiliation à la Sécurité Sociale des Indépendants, avec des cotisations représentant environ 35 % des bénéfices locatifs. En revanche, un LMNP en location courte durée peut opter pour le régime général avec un abattement de 23 000 € la première année, puis 60 % les années suivantes.

Simulateur LMP ou LMNP

Utiliser ce simulateur pour évaluer votre situation :

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Remplissez les champs ci-dessous pour savoir à quel statut vous êtes éligible :





📌 Résultat indicatif. Pour une analyse complète, rapprochez-vous d’un conseiller fiscal ou d’un expert-comptable. Des cas spécifiques (activité saisonnière, retraite, revenus étrangers) peuvent modifier l’équation. Par exemple, un couple avec un seul revenu professionnel de 22 000 € et des loyers de 24 000 € serait éligible au LMP, alors qu’un célibataire avec 24 000 € de loyers et 22 000 € de salaire ne le serait pas. Le choix entre LMP et LMNP influence aussi les régimes sociaux, fiscaux et les obligations comptables. Un accompagnement personnalisé reste essentiel.

Quelles sont les obligations et les risques du statut LMP ?

Obligations déclaratives et administratives

Le statut de Loueur en Meublé Professionnel (LMP) implique des démarches d’entrepreneur individuel. La première étape essentielle est la déclaration de début d’activité via le guichet unique de l’INPI, accessible sur formalites.entreprises.gouv.fr. Cette démarche permet d’obtenir un numéro SIRET, indispensable pour exercer légalement.

Conformément aux obligations fiscales, un LMP doit tenir une comptabilité commerciale complète, incluant bilan et compte de résultat. Cette exigence rend le recours à un expert-comptable quasi systématique, surtout pour les propriétaires n’ayant pas de compétences en gestion.

Obligations fiscales et sociales

Le LMP est soumis à plusieurs impôts locaux. La Cotisation Foncière des Entreprises (CFE) est due dans la plupart des cas, avec quelques exceptions limitées. La Cotisation sur la Valeur Ajoutée des Entreprises (CVAE) n’est exigible que si le chiffre d’affaires dépasse 500 000 €.

Une spécificité majeure du LMP est son affiliation obligatoire à la Sécurité Sociale des Indépendants (SSI). Cela implique le paiement de cotisations sociales sur les bénéfices de l’activité, ce qui représente un coût important. Cette affiliation constitue une différence fondamentale avec le statut de Loueur en Meublé Non Professionnel (LMNP), comme le souligne cet article sur la location meublée.

Risques et inconvénients à ne pas négliger

Malgré ses avantages, le statut LMP comporte des inconvénients à évaluer soigneusement :

  • Coût des cotisations sociales : Elles peuvent représenter 30 à 50 % des bénéfices, réduisant significativement la rentabilité nette de l’investissement.
  • Complexité administrative et comptable : La gestion est plus lourde qu’en LMNP, nécessitant souvent l’aide d’un expert-comptable.
  • Risque de perte du statut : Si les conditions d’éligibilité ne sont plus remplies, le bailleur bascule en LMNP, ce qui modifie radicalement les règles d’imputation des déficits.

Synthèse et conseils

Le statut LMP s’avère particulièrement rentable pour l’optimisation fiscale, notamment grâce à la déduction intégrale des charges et aux avantages liés aux plus-values. Cependant, ce statut s’accompagne de contraintes et de coûts significatifs, notamment les cotisations sociales et les obligations comptables.

Avant de choisir ce statut, une analyse globale s’impose, intégrant fiscalité, charges sociales et complexité administrative. Le recours à un spécialiste est fortement recommandé pour évaluer si le statut LMP est adapté à sa situation patrimoniale et financière.

Le statut de loueur en meublé professionnel (LMP) offre un avantage fiscal majeur en permettant l’imputation des déficits sur le revenu global du foyer. Cependant, les cotisations sociales et les obligations comptables en font un régime complexe. Une analyse personnalisée avec un expert-comptable reste essentielle pour optimiser son choix.

FAQ

Comment exercer une activité de location meublée en statut LMP ?

L’exercice d’une activité de location meublée en statut de Loueur en Meublé Professionnel (LMP) implique une procédure administrative et des obligations spécifiques à respecter. La première étape consiste à déclarer l’activité via le guichet unique de l’INPI pour créer une entreprise individuelle et obtenir un numéro SIRET. Bien que l’inscription au Registre du Commerce et des Sociétés (RCS) ne soit plus obligatoire depuis 2018, la création d’une entreprise individuelle demeure impérative. Ensuite, le choix du régime fiscal s’impose. Le régime micro-BIC s’applique par défaut si les recettes annuelles n’excèdent pas 77 700 € HT pour la location meublée classique en 2024, avec un abattement de 50%. Toutefois, le régime réel est généralement plus avantageux car il permet de déduire toutes les charges réelles, notamment l’amortissement du bien et du mobilier. Il est essentiel de conserver scrupuleusement tous les justificatifs des recettes et des dépenses liées à l’activité. Une comptabilité en partie double est obligatoire en régime réel, ce qui rend souvent nécessaire le recours à un expert-comptable. Enfin, le LMP est soumis à des obligations déclaratives annuelles via la déclaration 2042-C-PRO. Les cotisations sociales doivent être versées à la Sécurité Sociale des Indépendants (SSI) et la Cotisation Foncière des Entreprises (CFE) est généralement exigible, sauf exceptions particulières.

Comment se calcule l’imposition en statut LMP ?

L’imposition en statut de Loueur en Meublé Professionnel (LMP) suit les règles applicables aux Bénéfices Industriels et Commerciaux (BIC), avec des spécificités à prendre en compte. Le choix s’offre entre deux régimes fiscaux : le régime micro-BIC et le régime réel. Le régime micro-BIC s’applique par défaut si les recettes annuelles n’excèdent pas 77 700 € pour la location meublée classique en 2024, avec un abattement forfaitaire de 50 %. Ce régime simple ne permet toutefois pas de déduire les charges réelles, généralement supérieures à cet abattement. Le régime réel, le plus souvent retenu par les LMP, permet de déduire l’ensemble des charges réellement supportées : intérêts d’emprunt, frais d’acquisition, impôts locaux, charges de copropriété, frais de gestion, dépenses d’entretien, ainsi que l’amortissement du bien et du mobilier. Ce dernier point permet de générer un déficit comptable, imputable sur le revenu global du foyer fiscal sans limitation de montant. Pour déterminer l’assiette imposable, on soustrait les charges déductibles (y compris l’amortissement) des recettes annuelles. Si le résultat est positif, il est imposable selon le barème progressif de l’impôt sur le revenu ou le prélèvement forfaitaire unique (PFU). Si le résultat est négatif, le déficit peut être imputé sur l’ensemble des revenus du foyer ou reporté sur les années suivantes.

Quel est le seuil de revenus annuels pour accéder au statut LMP ?

Le statut de Loueur en Meublé Professionnel (LMP) s’applique automatiquement lorsque deux seuils de revenus sont simultanément dépassés. Le premier seuil concerne les recettes annuelles tirées de la location meublée par l’ensemble du foyer fiscal. Celles-ci doivent excéder 23 000 € TTC, incluant les loyers bruts et les charges refacturées au locataire. Ce seuil s’entend toutes taxes comprises, conformément à la réglementation fiscale en vigueur. Le second seuil concerne la prépondérance des revenus locatifs par rapport aux autres revenus professionnels du foyer fiscal. Les recettes locatives doivent donc être supérieures à la somme des traitements et salaires, des pensions de retraite, des bénéfices industriels et commerciaux (BIC) autres que ceux de la location meublée, des bénéfices agricoles (BA) et des bénéfices non commerciaux (BNC). Ces seuils s’appliquent année après année et déterminent automatiquement l’appartenance au statut LMP. Ils sont cumulatifs et aucun dépassement isolé ne suffit à faire basculer dans le régime LMP.  De plus, le non-respect de l’une des deux conditions entraîne le maintien ou le retour au statut de Loueur en Meublé Non Professionnel (LMNP).

Quelles sont les charges sociales et professionnelles liées au statut LMP ?

Le statut de Loueur en Meublé Professionnel (LMP) implique un ensemble de charges sociales et professionnelles qu’il convient de comprendre avant d’atteindre le seuil d’éligibilité. La charge la plus significative est l’affiliation à la Sécurité Sociale des Indépendants (SSI). Cette affiliation génère le paiement de cotisations sociales calculées sur le bénéfice locatif, conformément aux taux en vigueur pour les indépendants. Ces cotisations couvrent notamment la retraite de base et complémentaire, la protection maladie, les allocations familiales, ainsi que les cotisations d’accident du travail et d’invalidité. En matière de charges professionnelles, le LMP est redevable de la Cotisation Foncière des Entreprises (CFE) dans la plupart des cas. Cette taxe locale est exigible dès la création de l’activité, indépendamment du résultat généré. La Cotisation sur la Valeur Ajoutée des Entreprises (CVAE) n’est due que si le chiffre d’affaires HT dépasse 500 000 €. Citons également les charges liées à la gestion administrative : les obligations comptables plus lourdes que pour un LMNP, le recours fréquent à un expert-comptable, et les déclarations fiscales spécifiques exigées par le régime professionnel. Ces charges cumulées peuvent réduire la rentabilité nette de l’investissement, justifiant une étude préalable rigoureuse avant d’atteindre les seuils d’éligibilité au statut LMP.

Quels sont les inconvénients du régime LMP ?

Le statut de Loueur en Meublé Professionnel (LMP) comporte plusieurs inconvénients que vous devez évaluer avant de franchir les seuils d’éligibilité. Le principal désavantage réside dans l’affiliation obligatoire à la Sécurité Sociale des Indépendants (SSI), entraînant le paiement de cotisations sociales calculées sur le bénéfice locatif. Ces cotisations comprennent la retraite de base et complémentaire, la protection maladie, les allocations familiales, ainsi que les cotisations d’accident du travail et d’invalidité. Ce prélèvement peut réduire significativement la rentabilité nette de l’investissement. Un autre inconvénient tient à la complexité administrative et comptable. Le recours à un expert-comptable devient souvent nécessaire pour la tenue d’une comptabilité en partie double et la préparation des déclarations fiscales spécifiques. La gestion est plus lourde que dans le cadre d’un LMNP, avec des obligations déclaratives plus rigoureuses. Par ailleurs, le statut LMP n’est pas définitif. Si les revenus locatifs ne remplissent plus les conditions cumulatives d’éligibilité pour un exercice donné, le loueur bascule automatiquement en LMNP, entraînant des changements dans les règles d’imposition et d’imputation des déficits. Enfin, le statut LMP expose davantage aux contrôles fiscaux que le LMNP, en raison de sa nature professionnelle et des avantages fiscaux qu’il confère, ce qui implique une vigilance accrue dans la gestion de l’activité.

Quels avantages fiscaux pour les non-résidents sous statut LMP ?

Les non-résidents fiscaux peuvent bénéficier du statut de Loueur en Meublé Professionnel (LMP) sous réserve de remplir les deux conditions habituelles : recettes supérieures à 23 000 € et prépondérance des revenus locatifs par rapport aux autres revenus professionnels du foyer. Lorsque ces conditions sont réunies, les non-résidents bénéficient des avantages fiscaux du statut LMP, bien que certains soient modulés selon les conventions fiscales internationales. Le principal avantage réside dans la possibilité d’imputer les déficits locatifs sur les revenus globaux, sous réserve que ces revenus soient imposables en France. Concernant les plus-values immobilières, les non-résidents peuvent également bénéficier de l’exonération totale ou partielle après 5 ans d’activité, sous réserve du respect des seuils de recettes annuelles. Cette disposition s’applique conformément aux conventions fiscales internationales et au droit français. Toutefois, les cotisations sociales restent dues sur les bénéfices, à l’instar des résidents. Les non-résidents devront également veiller à la déclaration de leurs revenus dans leur pays de résidence fiscale, en application des règles d’imposition internationales applicables. Cette double imposition potentielle nécessite souvent une analyse juridique et fiscale approfondie avant de franchir le seuil d’éligibilité au statut LMP.

Quelles sont les deux conditions cumulatives pour passer du statut LMNP à LMP ?

Le passage du statut de Loueur en Meublé Non Professionnel (LMNP) à Loueur en Meublé Professionnel (LMP) dépend de l’atteinte de deux seuils précis et cumulatifs. La première condition concerne le seuil de recettes annuelles : l’ensemble des revenus locatifs meublés du foyer fiscal doit dépasser 23 000 € TTC, incluant les loyers et les charges refacturées aux locataires. Ce seuil s’entend toutes taxes comprises et représente un seuil d’activité locative significative. La seconde condition concerne la prépondérance des revenus locatifs : ces recettes doivent représenter plus de 50% des revenus professionnels totaux du foyer fiscal. Cela signifie que les revenus locatifs doivent excéder la somme des traitements et salaires, des pensions de retraite, des bénéfices industriels et commerciaux (BIC) hors location meublée, des bénéfices agricoles (BA) et des bénéfices non commerciaux (BNC). Lorsque ces deux seuils sont simultanément dépassés, le statut de LMP s’applique automatiquement, même si le loueur ne l’a pas expressément demandé. À l’inverse, si l’une des deux conditions n’est pas remplie, le statut LMNP demeure applicable.

Quel statut juridique convient pour exercer en LMP ?

Pour bénéficier du statut de Loueur en Meublé Professionnel (LMP), il faut structurer son activité dans un cadre juridique approprié. La forme la plus courante est l’entreprise individuelle, qui peut être déclarée sous le régime micro-BIC ou réel simplifié. Cette structure simple permet une gestion directe des recettes et dépenses liées à l’activité de location meublée. Il est également possible d’exercer sous forme de Société Civile Immobilière (SCI) à l’impôt sur le revenu, de Société Civile de moyens ou certaines formes de Sociétés par Actions Simplifiées (SAS) adaptées. Quel que soit le statut juridique choisi, l’ensemble des revenus locatifs meublés du foyer fiscal est pris en compte pour déterminer l’éligibilité au statut LMP. L’activité de location meublée en tant que LMP est régie par des règles fiscales spécifiques, indépendamment de la forme juridique choisie, avec des obligations déclaratives et comptables qui doivent être scrupuleusement respectées.

Quels sont les avantages du statut LMP ?

Le statut de Loueur en Meublé Professionnel (LMP) offre des avantages fiscaux particulièrement intéressants pour les investisseurs immobiliers. Les revenus locatifs sont imposés comme des Bénéfices Industriels et Commerciaux (BIC), ce qui permet une gestion fiscale spécifique. Le principal avantage réside dans la possibilité d’imputer les déficits locatifs sur l’ensemble du revenu global du foyer fiscal, sans limitation de montant. Ce mécanisme peut réduire de façon significative l’impôt sur le revenu, particulièrement lors des premières années d’investissement. De plus, les biens loués en LMP sont considérés comme des actifs professionnels, ce qui les rend éligibles à l’exonération totale de l’Impôt sur la Fortune Immobilière (IFI). Enfin, après 5 années d’exercice du statut et sous certaines conditions de recettes, une exonération totale ou partielle des plus-values immobilières peut s’appliquer à la revente du bien, offrant ainsi un avantage supplémentaire dans la stratégie d’optimisation fiscale.

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