1/ Régime politique
Le Brésil est une république constitutionnelle présidentielle fédérale. Depuis le 1ᵉʳ janvier 2023, Luiz Inácio Lula da Silva occupe le poste de chef de l’État et du gouvernement, après avoir battu Jair Bolsonaro lors du second tour des élections d’octobre 2022, avec 50,9 % des voix.
Son retour au pouvoir, après une période marquée par l’exclusion électorale liée à des condamnations judiciaires annulées, a relancé le débat sur la polarisation politique brésilienne. Lula a placé la lutte contre les inégalités, la relance économique et la protection de l’environnement au cœur de son programme.
Objectifs nationaux principaux :
- Réduction de la pauvreté et renforcement des programmes sociaux (Bolsa Família élargi)
- Croissance économique durable avec transition énergétique
- Amélioration des infrastructures et du système fiscal
- Protection renforcée de l’Amazonie et engagement climatique (zéro déforestation illégale d’ici 2030)
Le climat politique reste tendu : les partisans de Jair Bolsonaro contestent régulièrement la légitimité du gouvernement, et l’ancien président fait face à plusieurs procédures judiciaires.
2/ Population
Le Brésil compte environ 203 millions d’habitants en 2025 (IBGE). La population est très inégalement répartie : plus de 85 % vivent en milieu urbain, concentrés sur la côte atlantique.
- Âge médian : 34 ans
- Espérance de vie : environ 76 ans
- Taux de fécondité : 1,6 enfant par femme (en baisse, sous le seuil de renouvellement démographique)
Le pays reste marqué par une forte diversité ethnique et culturelle : environ 43 % se déclarent métis (pardos), 42 % blancs, 9 % noirs, 5 % d’origine asiatique ou indigène.
3/ Développement
- IDH : 0,786 en 2023, classé 84ᵉ (PNUD).
- Inégalités : Le coefficient de Gini reste élevé, autour de 52 (Banque mondiale, 2024).
- Les 10 % les plus riches captent encore plus de 50 % des revenus totaux, tandis que la mobilité sociale demeure limitée.
Après avoir réduit la pauvreté entre 2000 et 2014, le pays a subi un recul lors de la crise économique et de la pandémie de COVID-19. Depuis 2023, la pauvreté recule à nouveau grâce à l’extension des programmes sociaux : en 2024, le taux de pauvreté (6,85 USD/jour, seuil de la Banque mondiale) est passé de 21,7 % à 20,9 %.
Les inégalités raciales persistent : la majorité des travailleurs informels et domestiques sont noirs ou métis, tandis que leur représentation dans les postes de direction reste faible (autour de 6 %).
4/ Économie
Principaux indicateurs macroéconomiques (2024)
- PIB : 2,13 billions USD (Banque mondiale, 2025)
- PIB par habitant : environ 10 200 USD
- Répartition du PIB : Agriculture 6 %, Industrie 22 %, Services 59 %
- Croissance : 3,2 % en 2023 ; 3,4 % en 2024 ; prévisions 2025 : 2,0–2,3 %
- Inflation : 4,8 % (2024)
- Chômage : 5,8 % (mi-2025)
L’indice boursier principal reste le Bovespa.
Commerce extérieur (2024)
- Balance commerciale : excédent de 75 Mds USD
- Principaux clients à l’exportation : Chine (30 %), États-Unis (11 %), Argentine (5 %)
- Exportations : soja, minerai de fer, pétrole brut, viande bovine, sucre, café
- Importations : produits raffinés, machines, véhicules, équipements électroniques
- Principaux fournisseurs : Chine (22 %), États-Unis (15 %), Allemagne (6 %), Argentine (6 %)
L’UE reste un partenaire majeur (17 % du commerce total), avec l’accord de libre-échange UE-Mercosur toujours en négociation.
Politiques économiques et financières
Le gouvernement Lula a engagé un programme d’investissements de 350 Mds USD sur 4 ans pour les infrastructures, la transition énergétique et le logement. Le déficit primaire a reculé à 0,3 % du PIB en 2024 (contre 2,3 % en 2023), mais la dette publique avoisine 76,5 % du PIB.
Emploi / Travail
- Chômage bas : 5,8 % en 2025
- 25 % de la population active reste dans l’économie informelle
- Salaire minimum : 1 412 BRL/mois en 2024 (≈ 280 USD), en hausse par rapport à 2020 (1 039 BRL)
5/ Orientations (géo)politiques
Le Brésil de Lula est revenu vers un multilatéralisme actif :
- Renforcement des relations avec la Chine (investissements, commerce agricole et industriel)
- Dialogue stratégique avec les BRICS élargis (incluant désormais l’Arabie saoudite, l’Égypte, l’Iran, l’Argentine, etc.)
- Position de médiateur sur la scène internationale (Ukraine, Moyen-Orient)
- Relations ambiguës avec les États-Unis : coopération économique, mais tensions depuis l’instauration de surtaxes américaines en 2025 sur certains produits brésiliens
Sur le plan régional, le Brésil reste en compétition avec le Mexique et l’Argentine pour le leadership latino-américain.
6/ Environnement : climat / biodiversité / énergie
Le Brésil est un acteur clé de la lutte climatique, abritant près de 60 % de l’Amazonie.
- Déforestation en Amazonie : baisse de 59 % en 2023 par rapport à 2022, après la reprise en main des agences de protection environnementale (Ibama, ICMBio).
- Engagement officiel : zéro déforestation illégale d’ici 2030.
- Émissions de CO₂ : environ 420 Mt en 2023 (2 t/habitant), stables depuis 2020.
- Mix énergétique : encore dominé par l’hydroélectricité (plus de 60 %), mais diversification vers l’éolien et le solaire en forte croissance.
Numérique
La stratégie E-Digital a été prolongée pour intégrer la 5G et la coopération technologique avec la Chine (notamment via Huawei).
80 % des Brésiliens ont accès à Internet en 2025, mais les disparités régionales demeurent.