Introduction à l’épargne salariale
Nous avons jusqu’à présent analysé plusieurs supports de placements financiers destinés aux particuliers, tels que le compte titre, le PEA (Plan d’Épargne en Actions), et l’assurance vie. J’espère que vous vous sentez désormais plus à l’aise avec ces différents plans, leurs objectifs, ainsi que leurs avantages et inconvénients, ainsi que le type de titres qu’ils peuvent contenir. Bien que nous ayons parcouru ces produits, je dois vous informer qu’il reste encore d’autres supports à explorer, notamment l‘épargne salariale.
Définition de l’épargne salariale
Dans cet article, nous allons examiner et comprendre cette forme d’épargne. Nous commencerons par replacer cette thématique dans le contexte actuel, puis nous examinerons les différentes sources de financement qui contribuent à la constitution et à la croissance de votre épargne salariale.
Le contexte actuel
Le PEE (Plan d’Épargne en Entreprise) et le PERCO (Plan d’Épargne pour la Retraite Collectif) occupent une place centrale dans le débat actuel, ce qui rend leur étude indispensable. La diversité et la complexité de ces solutions d’épargne freinent, à juste titre, l’effort d’épargne des Français. Le gouvernement a cherché à simplifier et regrouper ces produits pour offrir plus de transparence aux investisseurs.
Face à la situation démographique actuelle, les régimes classiques de retraite par répartition semblent dépassés. Autrefois, on travaillait 40 ans pour une retraite de 20 ans ; aujourd’hui, cela ressemble davantage à 40-30. De plus, l’augmentation des études, la nécessité de reconversion professionnelle et d’autres facteurs rendent le modèle de retraite par répartition de plus en plus obsolète.
Au-delà des débats, l’État français incite le consommateur à contribuer activement à sa retraite, le poussant à se constituer un patrimoine et à investir en ce sens. Cela a conduit aux récentes réformes.
Comprendre l’épargne salariale
Nous n’allons pas aborder les réformes ici, mais plutôt nous concentrer sur les solutions d’épargne salariale. En quoi cela consiste-t-il, et sous quelle forme se manifeste cette épargne ? Ces questions doivent être examinées pour mieux appréhender les changements à venir. En effet, l’épargne salariale et l’épargne retraite sont intimement liées, visant toutes deux à constituer un patrimoine financier.
L’épargne salariale présente plusieurs caractéristiques distinctes par rapport aux assurances vie et aux plans d’épargne en actions. Contrairement à ces derniers, les versements proviennent non seulement des employés, mais également de l’entreprise. De plus, les contributions de la société ne figurent pas dans les revenus du salarié, les rendant non imposables.
Sources de financement de l’épargne salariale
Selon la taille et les objectifs de l’entreprise, divers mécanismes peuvent alimenter l’épargne salariale. Nous parlons ici de l’intéressement et de la participation, deux concepts qu’il est essentiel de différencier : l’intéressement est facultatif, tandis que la participation est obligatoire pour les entreprises comptant plus de 50 salariés.
Objectifs de l’intéressement et de la participation
Ces deux mécanismes ont pour but de verser de l’argent aux salariés à un coût inférieur à celui d’un salaire. Cela ressemble à des primes, en effet. Grâce à ces dispositifs, une entreprise peut fidéliser ses employés tout en réduisant ses charges salariales.
Pour qu’un salarié reçoive 1 euro d’intéressement ou de participation, l’entreprise doit payer environ 1,2€. Cela représente une taxe forfaitaire de 20% prélevée par l’État, ce qui reste significatif, mais demeure dérisoire comparé aux charges salariales, qui approchent le double.
Détails sur l’intéressement
L’intéressement, qui peut être mis en place dans n’importe quelle entreprise, y compris les associations, est accessible à tous les salariés, peu importe leur contrat. À leur arrivée dans une entreprise offrant ce système, les salariés reçoivent un document expliquant sa forme, son mode de calcul et les modalités de répartition.
Sur le plan légal, l’intéressement n’est pas considéré comme un salaire et échappe ainsi à l’impôt sur le revenu, bien que le montant soit soumis à la CSG et à la CRDS (environ 8%). L’entreprise est libre de définir le montant et les critères de calcul, tout en respectant des règles d’équité dans la répartition.
Le calcul peut reposer sur les résultats de l’entreprise ou sa performance, avec diverses options pour distribuer le montant total d’intéressement.
Choix du salarié et solutions de répartition
Le salarié peut choisir de recevoir l’intéressement immédiatement comme un complément de salaire, ce qui le soumet à l’impôt. Toutefois, il est important de souligner que cette option n’est pas aussi avantageuse qu’une augmentation salariale fixe, car l’intéressement ne contribue pas à la retraite.
Un avantage majeur est la possibilité d’investir directement l’intéressement dans divers supports d’épargne proposés par l’entreprise. En optant pour cela, le salarié « bloque » son montant d’intéressement, le conférant ainsi l’avantage d’échapper à l’impôt sur le revenu, sous réserve d’ouvrir un compte de type PEE ou PERCO où seront déposés les titres choisis.
Cela peut s’avérer très avantageux si les placements et fonds d’investissement proposés (souvent des FCPE ou SICAV) sont performants. Néanmoins, il est crucial d’être conscient des conditions de retrait liées aux fonds engagés, que nous aborderons dans un article ultérieur.
Différences entre intéressement et participation
Il est important de ne pas confondre l’intéressement et la participation. À la différence de l’intéressement, la participation est automatiquement dirigée vers un plan d’épargne entreprise ou un PERCO. Son montant peut être plus élevé que celui de l’intéressement, car son mode de calcul est standardisé et obligatoire pour les entreprises de plus de 50 salariés.
Le salarié a la possibilité de récupérer directement le montant de la participation, ce qui l’assujettit à l’impôt sur le revenu, bien que cela ne soit pas son objectif initial.
Nous nous pencherons plus en détail sur le PEE dans les prochains articles, car le PERCO sera progressivement remplacé par le nouveau Plan Épargne Retraite (PER).
Le rôle de l’abondement
L’abondement est un versement supplémentaire par l’entreprise pour encourager l’effort d’épargne du salarié qui choisit de verser volontairement sur son plan d’épargne. Il est crucial de noter que ces versements volontaires n’offrent pas de réduction d’impôts. Ainsi, il est rarement conseillé d’opter pour ces contributions, le PEA étant perçu comme une solution plus flexible pour l’épargne volontaire.
Les entreprises proposent l’abondement, souvent avec un taux compris entre 100 et 150% du versement du salarié, mais avec un plafond de 300%. Par exemple, un abondement de 100% signifie que pour 100 euros versés par l’épargnant, l’entreprise ajoute une somme équivalente.
Bénéfices de l’abondement pour l’entreprise
En offrant cette flexibilité, les entreprises cherchent à inciter leurs salariés à investir dans l’entreprise elle-même. Ainsi, le PEE peut comprendre des actions de l’entreprise, contribuant à son développement tout en renforçant le lien entre l’employé et celle-ci.
En somme, l’épargne salariale constitue une solution avantageuse tant pour le salarié que pour l’entreprise, reliant leur prospérité respective.
Nous continuerons notre exploration des mécanismes de l’épargne salariale et de ses implications dans un prochain article, en nous concentrant sur les particularités du PEE, support majeur de l’épargne d’entreprise.